Et si la rigidité de nos limites dépendait de la fermeté de nos croyances et de nos convictions personnelles ? Il est vrai qu’il est très difficile de faire évoluer une situation lorsqu’on se trouve face à une personne convaincue d’avoir raison…

Son enfermement dans sa conviction d’être dans le vrai l’empêche de s’ouvrir aux réalités extérieures, d’écouter le point de vue des autres afin de pouvoir éventuellement faire évoluer sa position vers une opinion plus élargie qui tienne compte des attentes et des visions des autres.

Nous connaissons tous ces difficultés relationnelles que nous avons déjà rencontrées avec des personnes dites bornées. Et si dans notre dialogue intérieur, nos convictions et nos croyances fonctionnaient de la même façon en nous dictant les bornes de ce que pouvons faire ou ne pas faire. Par un souci de cohérence, nous recherchons en permanence à l’extérieur des éléments qui puissent confirmer la vérité de nos croyances. Nous sommes un peu comme un jury qui rechercheraient des indices susceptibles de confirmer la thèse que nous avons définitivement adoptée en veillant bien à ne pas considérer tout élément qui pourrait mettre en péril cette croyance personnelle.

Si nous acceptons cette hypothèse, il devient urgent de prendre conscience de nos croyances car il devient clair que nous risquons fort de voir se concrétiser dans notre vie et à brève échéance le fruit de notre conviction. D’ailleurs, ne dit-on pas : « Je m’y attendais, j’étais sûr que cela allait m’arriver ». Malheureusement, nous entendons souvent ces constatations à propos de résultats non désirés. Cela signifierait-il que nos croyances vont à l’encontre de nos intérêts, ou tout du moins que ces croyances ou convictions n’ont plus rien à voir avec ce que l’on a envie de vivre ou non aujourd’hui ?

Ce serait bien possible car si nous prenons conscience de nos croyances par rapport à ce que nous souhaitons réaliser ou non, il devient bien évident que ces croyances sont bien souvent le reflet d’opinions qui proviennent de lointaines injonctions dictées par les autorités extérieures que nous avons connues dans le passé : parents, éducateurs, personnes influentes… Elles peuvent être aussi le résultat de façons de voir que nous avons adoptées dans des moments d’urgence pour traverser des crises personnelles, afin de ne plus avoir à vivre de nouveau ces moments de souffrance émotionnelles.

Prendre conscience de nos convictions personnelles nous permet de mettre en évidence nos limites : ce que nous nous autorisons à vivre ou ne pas vivre, ce que nous sommes capable d’affronter, ce que nous devons faire ou ne pas faire, nos perspectives …tout est le reflet de ce que l’on croit vrai aujourd’hui.

Et si l’on élargissait le champ de nos croyances en nous autorisant à croire une fois pour toute que toutes nos croyances doivent nous servir en priorité et doivent évoluer afin de nous permettre d’exprimer et de vivre pleinement tout ce qui fait que nous sommes des êtres uniques et irremplaçables sur cette planète. Cette flexibilité étant admise, le dialogue avec nous-mêmes devient beaucoup plus souple et plus ouvert. Il nous devient possible de nous débarrasser de toutes ces vieilles croyances qui nous ont été imposées de l’extérieur par des autorités qui cherchaient le plus souvent à nous conditionner pour nous indiquer la voie à suivre, dans l’optique de leurs croyances personnelles issues elles aussi de leurs traditions familiales, religieuses, politiques…

Et vous, comment élargissez-vous le champ de ce qui vous est possible ou autorisé ? Vos impressions et vos pensées pourraient bien nous aider à élargir notre vision du monde. Merci de les partager avec nous.

A bientôt,
Donatien Jeanjean

[wpcf]